Les Disonnants | La voix de l'écologie radicale

Le Prince Charles en a rêvé… nous l'avons fait !

Simba et son père muphasa dans le Roi lion

Réinventons notre imaginaire.

À maturer

Publié le par Margaux


Nos parents se sont demandés quel monde ils nous laisseraient. Ce monde, le voici. Et voici l’heure de ne plus parler de développement durable, encore moins des petits gestes qui sauvent la planète. Tous ces concepts sont des gros mots qui cachent une réalité déjà bien visible.

S’il est besoin de le répéter, répétons-le : perturbation du climat, extinction des espèces, pollution à l’échelle planétaire, plastique dans la glace du cercle polaire…
On y est ! 

Alors on peut continuer à interviewer des gens qui ont fini par s’en rendre compte et qui ont changer leurs manières de vivre, à retracer le parcours de tous les néo-paysans qui ont fait le pas de la déconstruction, à demander leur avis à des tas de gens ravis-ravis de donner leurs avis sur la vie… 
Où alors on passe à la vitesse supérieure. On dit oui à la protection globale du vivant et de la biodiversité, et non pas de notre culture qui s’écroule. Oui à la protection de la terre, pas de nos frontières. Oui à la décroissance, oui à la fin de notre civilisation. On réinvente pour de vrai. On devient extrémiste le temps d’une réflexion.
On met nos dissonances cognitives quotidiennes sur la table et on avance.

Puisque le chahut est la seule arme du petit peuple : alors chahutons.
Faisons du bruit jusqu’à ce que nos dirigeants ne s’entendent plus parler.
Réinventons de nouvelles manières de vivre, d’être et de connaître.
Réinventons nos institutions.
Réinventons notre culture.
 

Nous sommes le produit le l’héritage socio-historique de nos ancêtres. Nous sommes normés dans le but qu’ensemble nous puissions former une société. Mais il est de notre responsabilité d’accepter ou de réformer ces normes. Ces normes nous imposent un cadre et des limites. Permettons-nous de réfléchir hors de ce cadre. 

Vous êtes-vous déjà amusés à déconstruire votre culture, vos traditions, tout ce qui constitue votre identité ? Je vous propose que nous le fassions ensemble. 

Avez-vous déjà réfléchi dans une autre langue que votre langue maternelle ? Voyez-vous à quel point notre manière de réfléchir est normée ? À quel point les expressions et les mots que nous utilisons modulent notre capacité de réflexion ?
Avez-vous déjà fait la liste des films, de la musique et des livres qui vous ont formés, formatés ? Ceux que vous avez choisis, ceux que l’on vous a imposés ? 
Avez-vous déjà réfléchi à la manière dont vous vous habillez, vous vous déplacez, vous vous nourrissez ? Il y a une réponse matérielle et une réponse culturelle à ces questions. 

Parlons-en. Ne passons rien à la trappe. Allons au fond des choses.
Soyons imaginatifs, surprenons-nous, amusons-nous. 

Nos parents se sont demandés quel monde ils nous laisseraient. Nous sommes les héritiers d’une culture capitaliste inféconde. C’est la fin du paradigme du progrès. Nous mettons au monde nos enfants avec la certitude que leur confort de vie sera moins bonne que celle dont nous avons hérité. Ils sont destinés à vivre dans l’incertitude d’un monde pollué, en transition éternelle vers une écologie toujours plus capitaliste.  

Mufasa nous l’avait dit dans le Roi Lion, mais nous avons préféré acheter un cartable en plastique à son effigie plutôt que de l’écouter : 

Tu as oublié qui tu étais. Il te faut reprendre ta place dans le cycle de la vie.

Le roi (Lion) Mufasa

Je voudrais comprendre comment reprendre ma place dans le cycle du vivant alors que je n’ai plus aucun pouvoir ?
J’aimerais pouvoir suivre ma propre moral, pouvoir suivre le cycle de la vie…
J’en peux plus de suivre la moral dictée par les autorités. Je ne crois ni en leurs valeurs, ni au capitalisme. Je veux être mon seul juge et pouvoir m’appliquer la peine que je trouve juste.

J’admets être coupable d’avoir porté atteinte à la terre et à toute sa biodiversité.
J’avoue avoir commis des actes  que je considère comme répréhensibles mais selon ma propre morale.
Si j’en fais l’aveu c’est pour reconnaître les souffrances de mes victimes bien qu’au fond.
Elle s’en fout, la terre, de ma culpabilité.
Et ils s’en foutent les hommes que j’exploite, de ma rédemption.

Mais j’entends son appel et j’entends leur souffrance.
Je considère la souffrance et la mort acceptable si elle figure dans le cycle de la vie.
Mais tout ce que je tue meurt à jamais.
La terre est en train de mourir.

Moi sans elle je ne suis rien. Et toi non plus tu n’es rien.
Rien d’autre que ce qui te constitue.
Un amas d’eau, de cellules et de bactéries et juste ça, déjà, tu le lui dois.
C’est elle la responsable.
La force que tu mets à te croire plus malin parce que tu es humain me bouleverse.

Aime la biodiversité ou part avec elle.

Quand tu marches, est-ce que tu la vois toi toute la biodiversité ?
Comment pourrais-je me retrouver dans cette nature moi qui, si éloigné, n’en comprend plus ni les codes ni les enjeux ?
Tu comprends, je me compte au nombre des corrompus qui chaque jour sont conscients de leurs actes et portent le poids du choix des puissants.
Nous nous éloignons à grande vitesse des discours sur le réchauffement climatique et autre développement durable.
Il suffit de tendre l’oreille pour l’entendre : nous sommes en transition.
En transition vers une vie où l’homme reprendra une place vertueuse dans le cycle de la vie.

Une transition écologique. Une transition anarchiste.


Je crois que temps du confort est fini.
Si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain.
La vie sera forcément plus rude. 
Écoute ce que les scientifiques te répètent depuis ta naissance.
Mon mode de vie n’est pas soutenable.
Combien d’esclaves au service de mon confort ?
Peux-tu seulement imaginer l’ampleur des dégâts qu’il provoque, ton confort ?
Je vois partout des gens malades, des consommateurs déraisonnables, aliénés, des fous.

Pour assouvir leurs envies, ils s’en prennent à la vie dans son ensemble.
À la nature qui les entoure et à la vie des gens qu’ils exploitent, leurs esclaves. 
Apprends le prix de tes biens. Apprends le prix de ton confort.
Je parle d’argent et je parle de nous, du prix pour le bien commun.

Révolte-toi ! Reprends le pouvoir ! Imagine un mode de vie non destructeur, ne soit plus parmi les aliénés qui obéissent aux États, aux industriels, à ceux qui concentrent les richesses et l’autorité.
Nous sommes habitués à nous attaquer aux symptômes du capitalisme, prenons aujourd’hui le temps de reprendre l’écologie à ces fondements. 

Militons pour que l’humanité puisse librement s’inscrire dans le cycle de la nature.
Militons pour l’accès au soin contre la maladie de la consommation.
Militons pour que nos rêves ne soient plus dessinés par la publicité. 
Militons pour que nous soit révélé le prix réel les biens de consommations, des services et des énergies.
Et surtout, n’oublions pas que les seuls attributs offerts par la nature à l’humanité, pour sa survie, sont ses capacités à s’organiser et à développer de la solidarité.

Prônons une anarchie écologiste