Les Disonnants | La voix de l'écologie radicale

Le Prince Charles en a rêvé… nous l'avons fait !

Dessin de José Sobral de Almadada Nefreiros représnant Fernando Pessoa à table avec une cigarêtte.

Pour prendre soin de nos âmes, le poème de Fernando Pessoa

À rêver

Publié le par Emily

Poème lu par Émily dans Tintamarre Écologique épisode #1, en Version Original (portugaise) et en Version Française !


O Guardador de Rebanhos. In Poemas de Alberto Caeiro.
Fernando Pessoa. XLVII – Num dia excessivamente nítido.

Num dia excessivamente nítido,
Dia em que dava a vontade de ter trabalhado muito
Para nele não trabalhar nada,
Entrevi, como uma estrada por entre as árvores,
O que talvez seja o Grande Segredo,
Aquele Grande Mistério de que os poetas falsos falam.

Vi que não há Natureza,
Que Natureza não existe,
Que há montes, vales, planícies,
Que há árvores, flores, ervas,
Que há rios e pedras,
Mas que não há um todo a que isso pertença,
Que um conjunto real e verdadeiro
É uma doença das nossas ideias.

A Natureza é partes sem um todo.
Isto e talvez o tal mistério de que falam.

Foi isto o que sem pensar nem parar,
Acertei que devia ser a verdade
Que todos andam a achar e que não acham,
E que só eu, porque a não fui achar, achei.

Le gardeur de troupeau , Poème d’Alberto Caeiro.
Fernando Pessoa, XLVII – Par un jour excessivement clair.

Par un jour excessivement clair,
Jour où perçait l’envie d’avoir beaucoup travaillé
Afin de ne pas travailler du tout en ce jour,
J’ai entrevu, comme une route entre les arbres,
Ce qui est peut-être le Grand Secret,
Le fameux grand Mystère dont les faux poètes parlent.

J’ai vu qu’il n’y a pas de Nature,
Que Nature n’existe pas,
Il y a collines, vallées, plaines,
Il y a arbres, fleurs, herbages,
Il y a rivières et pierres,
Mais qu’il n’y a pas un tout dont cela fasse partie,
Qu’un ensemble réel et véritable
Est une maladie de nos idées.

La Nature est parties sans un tout.
Voilà peut-être le mystère en question dont ils parlent.

Voilà ce que sans penser, en passant,
J’ai mis ma main au feu que ça devait être la vérité
Que tous se mettent en peine de trouver et qu’ils ne trouvent pas,
Et que moi seul, pour ne pas être allé la chercher, ai trouvée.

Retrouver cette extrait dans Tintamarre Ecologique – episode #1 :
Que vive le Vivant !

eN ÉCOUTE SUR LE SITE ET TOUTES LES PLATEFORMES AUDIOS